Il est important de bien vérifier les compétences de votre professionnel canin.
Et ce qui vous déplaît le plus en tant qu’éducateur canin comportementaliste ?
Les critiques gratuites sur internet de la part de personnes qui ne m’ont jamais rencontré. En soit la critique est bonne et peut faire progresser lorsqu’elle est argumentée et constructive. L’invective n’a pour but que de détruire et n’apporte rien.
Vous arrive-t-il de refuser des missions ? Le cas échéant, pour quelles raisons et à quelle fréquence ?
Je ne parviens parfois pas à m’entendre avec un client sur la mise en place d’un programme ou une tarification.
Il arrive que je refuse la formation d’un chien de garde et de défense. Si je pense, que ses propriétaires ne sont pas cohérents dans leurs attentes ou qu’ils ne sont pas prêts à assumer la gestion de ce chien.
Vous arrive-t-il d’échouer ? Le cas échéant, comment faites-vous en tant qu’educateur canin ?
Ma spécialité conduit parfois à des échecs.
Certains chiens, c’est plutôt rare, souffrent de problèmes neurologiques qu’aucune rééducation canine ne peut résoudre. Je demande aux clients de consulter un vétérinaire afin qu’il examine l’animal. Si le scanner confirme mon intuition, je rembourse le propriétaire.
Il arrive que je parvienne à rééquilibrer le comportement d’un chien particulièrement dominant et se comporte tout à fait normalement, mais que je constate que ses propriétaires ne sont pas aptes à reprendre en main leur animal.
Il peut y avoir différentes raisons à cela, une détresse émotionnelle due à un deuil, une séparation, ou simplement un caractère qui n’est pas compatible avec la gestion de ce chien. Heureusement, ce constat n’est pas fréquent.
Mes clients traversent parfois la France ou viennent de plus loin encore dans l’espoir de sauver leur compagnon. Ils sont souvent déterminés à trouver une solution et prêts à modifier leur comportement si nécessaire. Il leur manquait une compréhension claire des causes et une marche à suivre pour la suite.
Je me rappelle une jeune femme célibataire accompagnée d’un American Staffordshire Terrier qu’elle avait recueilli à la SPA. Après avoir beaucoup pleuré, cette femme est repartie prête à assumer ses choix.
Avez-vous déjà eu des frayeurs dans l’exercice de votre métier ?
Étant donné ma spécialité, me croiriez-vous, si je vous disais que non ?
Je me rappelle d’un dogue allemand prénommé Jo, prévu à l’euthanasie. Je suis parvenu à le faire lâcher prise et à accepter mon autorité. Cette séance fut psychologiquement éprouvante pour moi.
Qu’ est ce qui vous plait le plus au quotidien dans votre métier éducateur canin comportementaliste?
Être au contact permanent des chiens en premier lieu. Chacun d’eux représente un nouveau challenge et est source d’émotions positives. J’aime la profondeur des relations humaines que l’on peut établir avec les propriétaires lorsque l’on fait ce métier avec passion.
Que diriez-vous à une personne estimant qu’il est inutile de faire appel à un professionnel canin pour éduquer un chiot ou un chien ?
Tout dépend de la qualité de la relation que l’on attend et de ses expériences passées.
Une personne ayant vécu depuis son enfance au contact d’une race a peut-être appris de façon empirique à la gérer dans un contexte particulier.
Une autre choisira une femelle d’une race réputée pour sa docilité et s’accommodera de ses défauts d’éducation éventuels.
Il me semble que la plupart des maîtres auraient tout à gagner à se former lors de l’acquisition de leur chiot afin d’anticiper les problèmes éventuels et de vivre une relation vraiment sereine avec leur compagnon.
Notre environnement et nos attentes ont beaucoup évolués par rapport à ceux de nos grands-parents. Nous sommes plus citadins et exigeants. Il n’est plus toléré, comme par le passé, qu’un chien, même inoffensif, divague dans les rues. Les procès intentés aux propriétaires de chiens mordeurs se multiplient et les aboiements intempestifs ne sont pas acceptés au sein des immeubles et des lotissements.
Educateur canin MARSEILLE
Pensez-vous qu’il y ait une réelle différence de qualité d’un éducateur canin à l’autre ?
Bien entendu. La formation, l’expérience et le talent font la différence, comme dans n’importe quelle profession.
Le talent par définition est rare, il se reconnaît très vite. Ces profiles n’ont en général aucun problème à vivre de leur activité, s’ils savent transmettre leur savoir.
L’expérience et la formation sont très efficace et gage de qualité pour le client. Ce dernier peut appuyer son choix sur le CV du professionnel : La variété de ses expériences, la participation à des concours canins, la preuve d’une formation de longue durée à une méthode d’éducation particulière…
Je ne pense pas que l’on puisse « tricher » longtemps dans ce secteur. « C’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon ». Un propriétaire, même néophyte, ressentira vite si la personne en charge de son animal connaît ou non son travail.
Pensez-vous qu’un bon éducateur canin est forcément un bon comportementaliste et l’inverse ?
Personnellement je ne conçois pas l’un sans l’autre. C’est la variété des taches qui rend mon travail passionnant et enrichissant.
On peut peut-être être un comportementalisme et ne pas vouloir éduquer des chiots au sein d’une structure en cours collectif ou pratiquer le dressage, je ne comprends pas comment on pourrait efficacement faire l’inverse.
Le client ne conçoit pas cette distinction récente faite entre l’éducation et le comportement. Il attend de l’éducateur canin auquel il confie son chien une formation complète et efficace pour pouvoir vivre dans les meilleures conditions avec son animal dans le futur. Personnellement, je dispense une formation théorique et pratique aux propriétaires.
Je leur explique les différentes phases d’évolution comportementale de leur chiot. la conduite à tenir à la maison, les erreurs d’éducation les plus fréquentes et surtout, je les laisse expliquer leurs problèmes et leur mode de vie afin de trouver ensemble une solution à leurs difficultés. J’insiste, le dialogue avec mes clients existe peu importe la raison pour laquelle ils m’ont contacté et ma mission : dressage, sport canin, éducation du chiot … ou ma spécialité, la rééducation des chiens mordeurs et agressifs.
Diriez-vous que c’est un métier difficile ? Pourquoi ?
Ce doit être une passion plus qu’un métier. Rien n’est jamais acquis d’avance avec d’êtres vivants. Chaque chien est différent est représenté un nouveau challenge ; un peu comme un cuisinier qui remet sa réputation en jeu à chaque service.
Il faut aimer le contact humain. Les maîtres sont émotionnellement très impliqués quant on s’occupe de leur animal de compagnie. Vous touchez à leur sphère privée.